En Syrie et particulièrement dans les zones soumises aux bombardements aveugles de l'aviation russe, tout le monde est à égalité face à la mort. Les bombes et les missiles ne choisissent pas leurs cibles. Ils frappent combattants, civils, secouristes, animaux sans distinction et sans réaction sérieuse de la communauté internationale qui a oublié la valeur de la vie. Aujourd'hui, on a choisi de parler d'un personnage associé à la bonne humeur, un personnage inoffensif qui partout dans le monde fait rire les enfants. Hé ben Alep a perdu son clown qui est parti rejoindre les enfants arrachés à la vie dans un autre monde.
Anas al-Basha , le clown qui tentait de réconforter les enfants d’Alep-est, tué le mardi 29 novembre 2016, lors d'une attaque aérienne russe sur le quartier Mashhad, dans la partie assiégée de la ville.
Quand la guerre sévit constamment, il est difficile de faire ressortir une mort plutôt qu'une autre. Mais Alep a perdu l'une de ses figures, connue et aimée : Anas al-Basha, 24 ans, a été tué mardi, victime d’une frappe aérienne. Il était le dernier clown d'Alep, et tentait de réconforter les enfants traumatisés par la guerre.
La photo est partout sur le web. On y voit le visage d'Anas al-Basha, coloré par des peintures de couleur orange, jaune et verte. Son nez, lui, est évidemment tout rouge. Il voulait faire oublier aux enfants les horreurs de la guerre, qui les entourent quotidiennement. Mais lui aussi a péri sous les bombes, sous un missile qui a touché le quartier assiégé de Mashhad, à l'est de la ville, selon Associated Press.
« Avec lui, les enfants souriaient »
Anas al-Basha était le directeur de l'association Space for Hope, une initiative locale contre vents et marées qui aide les civils vivant dans les zones d'opposition ravagées par la guerre en Syrie. Ce centre de bénévoles est surtout consacré à l'aide et au soutien de douze écoles et plus de 365 enfants dans l'est d'Alep.
Conseils, mais aussi support financier, les enfants étaient aidés de différentes manières et avaient tous perdu un de leurs parents. Le plus souvent, ils avaient même perdu les deux. Certains d'entre eux, nés au début du conflit il y a cinq ans, n'ont connu que la guerre.
« Ses sketchs brisaient les murs entre les enfants », a témoigné Samar Hijazi, une autre bénévole de l'association aujourd'hui réfugiée au Liban avant d'ajouter : « Dans le domaine de la garde d'enfants, tout le monde est épuisé. Nous devons trouver la force pour fournir le soutien psychologique et continuer notre travail ».
D'autant plus que, quelques jours auparavant, les locaux de Space for Hope, qui se situaient dans une enclave particulièrement touchée par les bombardements, ont été détruits par les bombes. Les volontaires qui ont survécu à cette attaque ont dû interrompre momentanément leur travail. Tous gardent espoir de reprendre un jour leurs activités.
Source du texte en français, le quotidien Ouest-France
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