Nées de la décolonisation, les organisations de solidarité internationale s’interrogent. Elles ont professionnalisé leur action, politisé leur discours, mais n’échappent pas à la concurrence, aux exigences de résultats immédiats, et la grille de lecture Nord-Sud ne suffit plus. Il leur faut pourtant assumer d’être pionnières dans l’invention d’une réponse politique – la solidarité – à l’échelle pertinente – le monde.
À l’heure du monde globalisé, la question de la légitimité de la solidarité internationale ne devrait même pas se poser. Quoi de plus logique que de chercher à transposer, à l’échelle du monde, les mécanismes de solidarité – de partage des rôles, de distribution des ressources, de coopération – qui fondent les sociétés humaines, puisqu’une société-monde se construit sous nos yeux ?
D’ailleurs, si l’on s’en tient à des données générales, on constate que la légitimité de la solidarité internationale n’est pas spécialement remise en cause. Ainsi en 2016[1], 70 % des Français soutiennent l’aide publique au développement, un chiffre en hausse. La définition qui en est donnée dans le sondage[2] ne permet certes pas d’étendre ce jugement à toutes les formes de solidarité internationale. Mais la réponse traduit un a priori en faveur de l’appui à la lutte contre la pauvreté et le développement durable au-delà des frontières.
Cette question de la légitimité se pose pourtant avec acuité, en particulier aux acteurs historiques de la solidarité internationale (ONG, réseaux militants, syndicats) qui sont interpellés sur leurs actions par leurs sympathisants, par les donateurs et les médias, par leurs bailleurs institutionnels. Et, surtout, ils se posent eux-mêmes la question de leur adaptation aux changements de contexte.
Article complet ici: http://www.revue-projet.com/articles/2017-05_salamand_pour-une-mondialisation-de-la-solidarite/
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