Voici un excellent essai d'un grand spécialiste de la Syrie Ziad Majed, publié dans la revue de critique marxiste "Contretemps", Paris, Printemps/Eté 2017.
Depuis sa fondation par Assad père en 1970 le régime syrien s'est efforcé, par sa rhétorique et la construction de son image, de s’appuyer sur trois piliers. Grâce à un discours “anti-impérialiste”, il s'est rallié des nationalistes et des courants de gauche; par son hostilité aux islamistes, il s'est rapproché de certaines administrations occidentales et de courants laïcs (et islamophobes); en affichant une modernité de façade, il s'est montré plus évolué que ses administrés, ce qui a satisfait les tenants en Syrie même d'une certaine idée de “l'Occident”. Ce dernier pilier est devenu l’idéologie principale d’Assad fils depuis 2000.
Le régime s’est servi de ces piliers pour exercer la violence la plus barbare contre son peuple. Et ce qui a semblé aléatoire et d’une dureté abusive depuis 2011 n’était qu’un aspect parmi d’autres de ce phénomène.
En y regardant de plus près, en analysant la liste des victimes lors de la phase pacifique de la révolution (de mars à août 2011), ou après le déclenchement de la lutte armée parallèlement à la lutte pacifique (de septembre 2011 à juin 2012), ou lorsque la lutte armée est devenue l’aspect plus ou moins dominant du soulèvement (depuis juillet 2012), on constate que le dosage dans l'usage de la violence par le régime a souvent été dicté par des choix sociaux, régionaux et confessionnels. C'est vrai pour la répression des manifestants et la torture des prisonniers, comme pour les bombardements aériens et l’usage de l’artillerie lourde, et jusqu'aux massacres, exécutions et attaques chimiques" http://vendredis-arabes.blogspot.fr/2017/07/la-revolution-orpheline-la-revolution.html
Quelques liens: http://syrie.blog.lemonde.fr/2014/03/13/syrie-une-histoire-de-barils-1/
https://www.youtube.com/watch?v=emy-pSGpN8k
https://www.youtube.com/watch?v=XxNiGnpblLI
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