L'ONU s'inquiète de l'augmentation des cas de disparition forcée et le groupe de travail sur les disparitions involontaires de la commission des droits de l'homme des Nations Unies exprime son inquiétude sur le nombre croissant de cas de disparitions forcées dans le monde.
"Les victimes de disparition forcée, dont on ignore où elles se trouvent et quel est leur sort, ne devraient pas être rappelées à notre souvenir seulement une fois par an. Chaque jour devrait être une Journée des personnes disparues", a déclaré le groupe de travail.
De son coté, le Comité international de la Croix-Rouge basé à Genève déplore le manque de volonté politique de s'attaquer à ce problème.
Une tragédie oubliée
Dans un rapport intitulé: Personnes portées disparues - une tragédie oubliée, l'organisation attire l'attention sur le drame trop souvent ignoré que vivent des dizaines de milliers de familles, de la Bosnie au Népal, de la Géorgie au Sri Lanka. Ce rapport date de 10 ans. Aujourd'hui, rien n'a changé. Des conflits ont éclaté avec de nouveaux disparus par centaines de milliers, en Afrique, en Syrie, au Yemen, au Myanmar .
En Algérie, on est toujours sans nouvelle de dizaines de milliers de disparus
En Algérie, on est toujours sans nouvelle de dizaines de milliers de disparus
"Il est impératif de faire face à cette tragédie et d'aider les familles de disparus à faire la lumière sur ce qu'il est advenu de leurs proches. Ne pas savoir si un être cher est mort ou vivant provoque une angoisse indicible, de la colère et un profond sentiment d'injustice, et empêche les proches de faire le deuil et de tourner la page", constate Pierre Krähenbühl, directeur du CICR
Un site à visiter : www.un.org
https://www.amnesty.be/je-veux-agir/agir-en-ligne/signer-en-ligne/article/des-milliers-de-disparus-face-a-l-oubli-en-syrie
Les journalistes font partie des professions frappées de plein fouet par les disparitions forcées et partout dans le monde.
https://rsf.org/fr/actualites/journee-internationale-des-victimes-de-disparition-forcee-ces-etats-qui-font-disparaitre-les
Le CICR a lancé mercredi "un appel urgent" à rechercher les dizaines de milliers de disparus du conflit armé en Colombie, "principal défi humanitaire" après la signature de la paix avec la guérilla des Farc il y neuf mois.
"Nous lançons un appel urgent à l'Etat colombien comme aux différents acteurs armés qui opèrent dans le pays pour accélérer la recherche des personnes disparues en raison du conflit", a déclaré Christoph Harnish, chef de la délégation locale du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
"La recherche des personnes disparues, en conséquence du conflit armé et d'autres situations de violence, est aujourd'hui le principal défi humanitaire auquel la Colombie est confrontée", a souligné le CICR dans un communiqué.
Une commission indépendante doit voir le jour pour enquêter sur le sort de milliers de disparus et identifier les charniers en Syrie, a plaidé mercredi l'organisation des droits de l'Homme Human Rights Watch.
"Une institution indépendante en charge d'enquêter sur le sort et le lieu où se trouvent les disparus, les membres de corps humains non identifiés et les charniers en Syrie doit être créée immédiatement", a indiqué HRW dans un communiqué.
L'appel de l'ONG a été lancé à l'occasion de la Journée internationale des victimes des disparitions forcées qui a lieu le 30 août.
"Une paix durable en Syrie serait impossible si la question des détenus n'est pas résolue", a déclaré la militante syrienne et ancienne prisonnière Fadwa Mahmoud à l'AFP mercredi, en marge d'une exposition organisée par Amnesty International à Beyrouth, à l'occasion de cette journée internationale.
Son mari Abdelaziz al-Kheir et son fils Maher Tahan ont disparu en Syrie il y a près de cinq ans, et elle n'a plus de nouvelles depuis. Elle estime que les politiciens et les diplomates n'ont pas donné la priorité au sort des détenus.
https://www.amnesty.be/je-veux-agir/agir-en-ligne/signer-en-ligne/article/des-milliers-de-disparus-face-a-l-oubli-en-syrie
Les journalistes font partie des professions frappées de plein fouet par les disparitions forcées et partout dans le monde.
https://rsf.org/fr/actualites/journee-internationale-des-victimes-de-disparition-forcee-ces-etats-qui-font-disparaitre-les
L'Algérie, dans les années 90 a payé un lourd tribut:
http://www.algeria-watch.org/mrv/mrvdisp/DISPARUS.htm?fref=gc&dti=255724547790529
http://www.algeria-watch.org/mrv/mrvdisp/DISPARUS.htm?fref=gc&dti=255724547790529
Hommage à Saïd Mekbel , mort le 03/12/94 pour avoir compris
le dernier billet de Saïd Mekbel
Son dernier billet « Ce voleur qui », publié le jour de son assassinat, fera le tour de la presse mondiale.
« Ce voleur qui, dans la nuit, rase les murs pour rentrer chez lui, c’est lui. Ce père qui recommande à ses enfants de ne pas dire dehors le méchant métier qu’il fait, c’est lui. Ce mauvais citoyen qui traîne au palais de justice, attendant de passer devant les juges, c’est lui. Cet individu, pris dans une rafle de quartier et qu’un coup de crosse propulse au fond du camion, c’est lui. C’est lui qui, le matin, quitte sa maison sans être sûr d’arriver à son travail. Et lui qui quitte, le soir, son travail sans être certain d’arriver à sa maison. Ce vagabond qui ne sait plus chez qui passer la nuit, c’est lui. C’est lui qu’on menace dans les secrets d’un cabinet officiel, le témoin qui doit ravaler ce qu’il sait, ce citoyen nu et désemparé...Cet homme qui fait le vœu de ne pas mourir égorgé, c’est lui. Ce cadavre sur lequel on recoud une tête décapitée, c’est lui. C’est lui qui ne sait rien faire de ses mains, rien d’autres que ses petits écrits, lui qui espère contre tout, parce que, n’est-ce pas, les roses poussent bien sur les tas de fumier. Lui qui est tous ceux-là et qui est seulement, journaliste. »
Son dernier billet « Ce voleur qui », publié le jour de son assassinat, fera le tour de la presse mondiale.
« Ce voleur qui, dans la nuit, rase les murs pour rentrer chez lui, c’est lui. Ce père qui recommande à ses enfants de ne pas dire dehors le méchant métier qu’il fait, c’est lui. Ce mauvais citoyen qui traîne au palais de justice, attendant de passer devant les juges, c’est lui. Cet individu, pris dans une rafle de quartier et qu’un coup de crosse propulse au fond du camion, c’est lui. C’est lui qui, le matin, quitte sa maison sans être sûr d’arriver à son travail. Et lui qui quitte, le soir, son travail sans être certain d’arriver à sa maison. Ce vagabond qui ne sait plus chez qui passer la nuit, c’est lui. C’est lui qu’on menace dans les secrets d’un cabinet officiel, le témoin qui doit ravaler ce qu’il sait, ce citoyen nu et désemparé...Cet homme qui fait le vœu de ne pas mourir égorgé, c’est lui. Ce cadavre sur lequel on recoud une tête décapitée, c’est lui. C’est lui qui ne sait rien faire de ses mains, rien d’autres que ses petits écrits, lui qui espère contre tout, parce que, n’est-ce pas, les roses poussent bien sur les tas de fumier. Lui qui est tous ceux-là et qui est seulement, journaliste. »