jeudi 20 juin 2013

message à l'attention des beligérants du conflit syrien

ASSOCIATION OF WORLD CITIZENS
رابطة مواطني العالم

OFFICE TO THE UNITED NATIONS
GENEVA

S. E. M. Bachar al-Assad Le 15 juin 2013
Président de la République arabe syrienne

S. E. M. George Sabra
Président de la Coalition nationale
pour les Forces syriennes révolutionnaires et d’Opposition

Excellences,
En tant qu’Organisation Non-Gouvernementale dotée du Statut Consultatif auprès de l’ONU et active à ce titre auprès du Conseil des Droits de l’Homme, l’Association of World Citizens (AWC) est particulièrement préoccupée d’entendre que tant les forces gouvernementales que l’Armée syrienne libre (ASL) ont utilisé des écoles comme bases militaires, casernes, centres de détention et postes de tireurs embusqués, transformant ainsi des lieux de savoir en des cibles militaires et plaçant les élèves au cœur du danger.

Selon nos sources, des enseignants et des agents de sécurité de l’Etat ont interrogé et frappé des élèves soupçonnés d’activités anti-gouvernementales. Nous apprenons également que les forces de sécurité et les shabiha, milices pro-gouvernementales, s’en sont prises à des manifestations non-violentes d’étudiants. Dans plusieurs cas, les forces gouvernementales ont tiré sur des bâtiments scolaires qui n’étaient en aucune façon utilisés à des fins militaires.

Plus de deux ans après le début du violent conflit en Syrie, les enfants ont perdu des mois, si ce n’est des années, de leurs études. Au moins une école sur cinq en Syrie ne fonctionne plus, des milliers d’autres ont été détruites, endommagées ou abritent à présent des civils fuyant la violence, selon des chiffres du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF). Bien d’autres écoles encore abritent quant à elles des combattants ou des unités militaires.

Il apparaît que des fonctionnaires de l’Etat syrien, parmi lesquels des enseignants, ont mené des interrogatoires, des arrestations et des raids contre six écoles à Daraa, Homs et le Grand Damas, conduisant les élèves à rester chez eux par peur de se rendre à l’école. Des enseignants et autres membres du personnel éducatif ont interrogé des étudiants quant à leurs opinions politiques et sur de supposées activités anti-gouvernementales qui seraient les leurs et celles de leurs familles, frappant dans certains cas des étudiants qui étaient en effet engagés dans des activités hostiles au Gouvernement.

Des élèves, des parents d’élèves et des enseignants affirment avoir été les témoins d’attaques commises par les forces gouvernementales de sécurité et les milices, parfois même de tirs à balles réelles, contre des manifestations et défilés d’étudiants, lesquelles ont causé chez un certain nombre d’entre eux des blessures graves.

Dans les zones de combat, les forces armées syriennes ont commis d’apparentes violations des lois de la guerre en menant des attaques terrestres et aériennes contre des écoles qui n’étaient pas utilisées à des fins militaires. Au milieu de l’année 2012, les forces gouvernementales et leurs milices alliées ont fait feu sur des écoles à Daraa alors même que les élèves s’y trouvaient. Les forces gouvernementales ont aussi conduit au moins deux attaques aériennes contre des bâtiments scolaires dans le nord de la Syrie.

En fait, ce sont tant les forces gouvernementales que les unités de l’ASL qui occupent des écoles et les utilisent comme postes de commandement, casernes et centres de détention, ainsi que pour d’autres fonctions de nature militaire encore, mettant ainsi en danger le droit à la sécurité et à l’éducation qui est celui des enfants.

Les forces gouvernementales ont positionné des tireurs embusqués sur les toits d’au moins deux écoles du gouvernorat de Damas, cependant que, dans l’une d’elles, les élèves étaient toujours en cours. Les deux parties au conflit ont déployé leurs forces dans des écoles, dont certaines sont toujours ouvertes aujourd’hui, ce qui en fait des cibles militaires et place tant les élèves que le personnel scolaire à portée des tirs ennemis.

Avant le début de l’insurrection syrienne en mars 2011, près de 93% des enfants que la loi y autorise étaient inscrits à l’école primaire et 67% l’étaient dans l’enseignement secondaire, d’après l’Institut des Statistiques de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO). Environ 95% de la population âgée de 15 à 24 ans savait lire.

L’AWC estime que le Gouvernement syrien et la Coalition nationale pour les Forces syriennes révolutionnaires et d’Opposition ont la responsabilité commune de protéger les vies des enfants ainsi que leur droit à l’éducation. L’utilisation d’écoles à des fins militaires ne fait qu’exposer les enfants au danger et détruire tous leurs espoirs pour l’avenir.

L’ONU est l’instrument principal dont dispose la communauté des Etats pour guider en son sein la vie en commun, selon des normes que tous ont acceptées en ratifiant la Charte des Nations Unies et selon les dispositions du droit mondial.

L’AWC a toujours fortement défendu le Droit à l’Education et s’est toujours employée de manière active à soutenir le développement de l’éducation dans un véritable esprit international.

En conséquence, l’AWC appelle :

– Le Gouvernement syrien à cesser de faire interroger et punir les élèves par les enseignants pour « activités anti-gouvernementales », ainsi qu’à mettre fin aux attaques contre des écoles et autres sites civils protégés,

– Le Gouvernement syrien et la Coalition nationale pour les Forces syriennes révolutionnaires et d’Opposition à cesser de déployer leurs soldats à l’intérieur ou aux alentours d’écoles ouvertes.

Nous remercions grandement par avance le Gouvernement syrien et la Coalition nationale pour les Forces syriennes révolutionnaires et d’Opposition de veiller ainsi au respect en Syrie des normes internationales définies par l’ONU pour les droits des enfants.

Nous vous prions de croire, Excellences, en l’assurance de notre haute considération.

Prof. René Wadlow
Président
Association of World Citizens

Bernard Henry
Officier des Relations Extérieures
Bureau de Représentation auprès
de l’Office des Nations Unies à Genève
Association of World Citizens

Cherifa Maaoui
Officier de Liaison Afrique du Nord & Moyen Orient
Bureau de Représentation auprès
de l’Office des Nations Unies à Genève
Association of World Citizens