vendredi 18 novembre 2011

Conférence annuelle des Evêques de la région nord de l’Afrique (CERNA)

Conférence annuelle des Evêques de la région nord de l’Afrique (CERNA)

Au nom de Dieu, et de la fraternité entre les gens du livre
• «L’islamisme n’est pas un souci chrétien, il est profondément musulman»
• «Nous respectons le choix d’un peuple pour avoir un gouvernement religieux... Il faut tout juste s’accepter les uns les autres» déclarent les Evêques présents lors de la Conférence épiscopale de la Région Afrique du nord (CERNA).
• «Je n’ai jamais eu de problèmes avec les autorités, encore est-il que je sais les limites à ne pas franchir.» avance l’Archevêque de Tunis, Marroun LAHHAM
La conférence de presse des Evêques de la région Nord de l’Afrique (CERNA) s’est tenue hier en fin de matinée à l’Archevêqué de Tunis. On y assiste. Religieusement. Car non seulement on dira qu’à «Tout seigneur tout honneur» mais parce que ce genre de rencontres médiatiques ne courent pas les rues dans un pays où l’Archevêqué se fait discret.

 Qu’en sera-t-il, aujourd’hui, avec l’ascension d’Ennahdha au pouvoir ? Cela interpelle plus d’un surtout que le pays compte parmi les siens entre 30 à 32 milles chrétiens toutes confessions confondues.
La réponse on est allé la chercher du côté de la rue d’Alger où la rencontre-évènement est animé par ‘’Mon Seigneur’’ Maroun LAHHAM, l’Archevêque de Tunis qui tente d’anticiper sur la question en avançant sans pour autant être trop loquace que « des partis politiques l’ont contacté pendant la période pré-électorale et qu’il a préféré reporter la rencontre pour l’après élections. » Répondant à la question que Le Temps- lui a posée quant à la communication de l’Archevêqué de Tunis qui se fait rare , Mgr Maroun LAHHAM a signalé que la Révolution tunisienne a ouvert la porte à l’expression libre même set qu’auparavant il n’a pas eu de problèmes avec les autorités vu qu’il sait déjà « les limites à ne pas franchir et qu’il ne daigne pas outrepasser » dit-il en ajoutant… « Par ailleurs je me sens chez moi ici. Depuis 7 ans je suis résident en Tunisie. Il est vrai que mes élèves me manquent mais je suis bien accueilli et respecté ici.» Il faut dire aussi que l’Archevêque de Tunis était le seul à avoir critiqué la politique de l’Occident vis-à-vis des clandestins tunisiens rappelant que la Tunisie a accueilli quelques 250 milles réfugiés libyens.
La conférence avait pour but de passer en revue le contenu du rapport final des travaux de la conférence épiscopale des Evêques de la Région nord de l’Afrique (CERNA), lesquels sont des nôtres depuis le 12 du mois en cours. Le seul hic évoqué était la situation des évêques d’Algérie « devant la non délivrance et parfois le refus de visas aux prêtres et religieux (ses), quelle que soit leur nationalité. » Chose qu’ils ressentent comme « une atteinte grave à la vie de leurs Eglises. » Cela n’est paraît-il pas le cas puisque Mgr Maroun LAHHAM considère « qu’un ou deux fanatiques ne noircissent pas l’image de la Tunisie en tant que pays où l’Islam est modéré et où vivent en symbiose depuis l’ère du temps musulman, juifs et chrétiens ». L’Evêque d’Algérie, Mgr Paul DESFARGES précise dans la foulée que « la question de la religion ne pose pas problème, encore moins une majorité islamique dans un gouvernement car c’est le choix d’un peuple qu’il faut respecter. Mais il faut tout de même s’accepter les uns les autres. » dit-il en continuant « L’islamisme n’est pas un souci chrétien. Il est profondément musulman. » Quant au chevauchement entre les activités des chrétiens et des musulmans dans le domaine caritatif les Evêques y paraissent presque unanimes pour rappeler que l’engagement des chrétiens dans le social n’est autre que l’expression de leur foi » et que de par leurs activités ils ne veulent aucunement faire de l’ombre à la communauté musulmane encore mois la contrecarrer. « Nous ne reculons devant rien pour venir en aide à notre frère dans l’humanité. » souligne l’Evêque d’Algérie, Mgr Paul DESFARGES.
Cela n’empêchera pas nos frères dans l’humanité d’exprimer leur fascination quant aux changements qui s’opèrent au Maghreb. Les Evêques présents se disent être des “témoins émerveillés” des changements qui s’opèrent au nord de l’Afrique qui se traduisent par un gain de libertés y compris celle de conscience. Mieux encore, Mon seigneur l’Evêque du Maroc a même parlé du PJD le parti islamique qui selon lui « est porteur d’un véritable projet politique ». A tout seigneur tout honneur.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire